Notre histoire
L'histoire du domaine
1849
A l’époque où Perros-Guirec ne vit encore que de sa terre et de la pêche, Le Hédraou est une ferme. En 1849, M. Dufresne, un banquier lannionnais, décide d’y bâtir la première villa de la commune. Encore modeste avec ses trois arches, elle possède tout de même un parc qui est bientôt décrit comme « le plus beau de la région ». Cette demeure reste un lieu de villégiature jusqu’à son rachat en 1864 par M. Le Meur, du tribunal de Rennes, et chevalier de la Légion d’honneur.
A la fin du XIXème siècle, la mode est aux bains de mer et quelques personnalités attirent le beau monde sur ces rivages vierges et encore peu onéreux : Ernest Renan à Louannec, Charles Le Goffic à Perros, Aristide Briand à Trébeurden…
Une actrice de la Comédie française, Marcelle Josset, déjà propriétaire des villas Silencio et Frou-Frou, rachète alors Le Hédraou pour le transformer en hôtel casino. L’investissement est colossal : agrandissement, meubles, vaisselles de luxe, mets et vins fins, personnel venu de Suisse, orchestres d’Italie, d’Autriche… La comédienne dépense sans compter.
1899
En 1899, la première saison propose les loisirs d’époque : croquet, mât de cocagne, jeu du tonneau, voiture à chèvres… Des cours cyclistes sont organisées entre le casino et l’Hôtel de France à Lannion, des régates, des ascensions en ballon, des chasses aux macareux sur les îles….
En soirée, les fêtes sont décrites comme somptueuses. Banquets, bals, concerts, théâtre, opérettes, feux d’artifice, fêtes vénitiennes dans un parc éclairé à l’acétylène… Dans le journal Le Lannionnais, on peut même lire ceci à propos d’une représentation de la pièce Jean-Marie qui se déroule sur le site : « Jamais on n’a assisté à une telle soirée d’art. »
Dans son récent Perros-Guirec hier et aujourd'hui, Eric Chevalier indique : « Le surnom de Chicago donné à Perros, vient sans doute des tables de jeu qui attiraient des joueurs de très loin ». Avant guerre, les chanteuses réalistes les plus célèbres s'y produisent : Fréhel, Damia, Suzy Solidor, après la guerre, Edith Piaf, Charles Trénet. Redoutes à thème, concerts, bals d'enfants costumés, élections de miss.
De ces fêtes grandioses, une part des bénéfices est reversée aux plus pauvres. Mais l’enthousiasme de l’excessive propriétaire ne peut contredire la logique des chiffres. Dépenses faramineuses et largesses humanitaires plombent rapidement le budget que les saisons 1900 et 1901 ne parviennent à redresser. Finalement, Le Hédraou est vendu en 1904 comme les villas Frou-Frou puis Silencio à Maurice Denis en 1908.